Kamel Daoud à Sciences Po, un nouvel exemple d’islamophobie scientifique

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“Halima est une secrétaire en université à qui l’administration avait commencé par lui reprocher ses[...]En savoir plus ”

(Cet article, déjà publié auparavant, démontre que le choix de Kamel Daoud comme écrivain titulaire de la nouvelle chaire d’écrivain en résidence de Sciences Po n’est nullement basé sur une expertise quelconque de l’islamophobe algérien, mais plutôt sur le phénomène de l’islamophobie scientifique très répandue en France.)

Pour justifier l’esclavagisme et la politique ségrégationniste dans l’Amérique du XXe siècle, les sciences humaines et techniques furent mises au service de l’État raciste. Des anthropologues et sociologues furent engagés par le gouvernement pour pondre des théories suprémacistes qui soutenaient l’infériorité raciale des noirs ((Les chercheurs américains mirent au point une classification des races humaines en se basant sur le « squelette de la tête ».)). C’est ce que les historiens du XXe siècle désignaient par le « racisme scientifique » ((Le racisme scientifique est l’emploi des sciences techniques et humaines pour justifier l’idéologie raciste à travers une classification des races.)). 

Le racisme scientifique exploita les sciences techniques et humaines pour justifier l’idéologie raciste et instaura une classification des races humaines basée sur le squelette de la tête.

En France, le gouvernement adopte une approche similaire dans laquelle il engage des islamologues ((En tant que conseiller du gouvernement français, Gilles Kepel considère le retour aux pratiques musulmanes dans les banlieues comme un fléau qu’il compare à l’emprise croissante du trafic de drogue (voir « Passion française. Les voix des cités. » ).)) et des anthropologues ((En 2016, la « Nègresse de Maison » et femme d’affaires Dounia Bouzar est devenue millionnaire avec son imposture de « dé-radicalisation » dans laquelle de simples pratiques musulmanes sont devenues des signes de radicalisation.)) pour développer des théories qui stigmatisent les musulmans pratiquants. Celles-ci servent alors de justification de la politique répressive à l’égard de la communauté musulmane et permettent à l’Assemblée Nationale de voter des lois islamophobes ((Les chercheurs liés au gouvernement partent, à titre d’exemple, du principe erroné que le voile est un signe de soumission au mari et qu’en se couvrant, la femme est privée de toute liberté. Une fois ce fantasme ancré dans les esprits, le gouvernement peut passer à la deuxième étape qui est celle de l’interdiction. L’État français opprime et dénigre ainsi la femme musulmane sous couvert d’une protection contre une oppression illusoire.)).

Au XXIe siècle, cette « islamophobie scientifique » ((L’islamophobie scientifique est l’emploi des sciences humaines et sociales pour justifier l’idéologie islamophobe par le biais d’une classification des musulmans.)) comprend les sciences de l’islamologie, l’anthropologie et la sociologie qui se penchent sur la question de l’Islam traditionnel en étudiant les « créatures barbues ou voilées » perçues comme des sous-espèces subsahariennes vivant à l’état sauvage. 

L’objectif de l’islamophobie scientifique est de justifier, maintenir et protéger la ségrégation culturelle d’un système gouvernemental qui se veut supérieur aux civilisations non occidentales. On y établit une classification des musulmans où les moins acculturés seront toujours les plus diabolisés ((Ceux qui se sont convertis à la laïcité ne tombent plus sous l’étude de l’islamologie, car ils sont devenus des êtres « normaux ».)).

DU « PROBLÈME DES NÈGRES » AU « PROBLÈME DES ISLAMISTES »

Aux États-Unis et en Afrique du Sud, le racisme fut institutionnalisé comme l’est devenue aujourd’hui l’islamophobie en France. Le « problème du Nègre » des premiers est devenu le « problème islamiste » des seconds. Les musulmans orthodoxes sont ainsi devenus l’obstacle le plus encombrant de l’hexagone. Ils sont examinés à la loupe par les médias français et les grands « experts » de l’Islam qui, par tous les moyens, essaient de disséquer ce « nouvel être social » ((Il n’y a, bien entendu, pas de « judéologues » qui étudient les différentes catégories de juifs ou qui essaient de comprendre le terrorisme « judaïste » des colons sionistes en Palestine.)). 

De manière très maladroite, les islamologues ont effectué d’innombrables recherches sur l’Islam orthodoxe lors des deux dernières décennies. Un reproche très récurrent est que les musulmans traditionalistes croient qu’ils ont été créés dans le but d’adorer leur Créateur. L’ineptie de ce type de reproches indique bien sûr que ces pseudos spécialistes n’ont probablement jamais lu le Coran, car plusieurs versets stipulent clairement que l’Homme fut créé dans le but d’adorer son Créateur. « Et rappelle; car le rappel profite aux croyants. Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » ((« Al-Dhâriyât » 55, 56))

Les savants de l’Islam et les musulmans de tout temps partagent unanimement cette croyance fondamentale du Tawhîd ((Le Tawhîd (la religion monothéiste) consiste à unifier Allah dans les domaines qui Lui sont propres (la Seigneurie, la Divinité, les Noms et Attributs). Le musulman atteste par la langue et croit dans le cœur qu’il n’y a de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah et il fait impérativement suivre cette croyance par des actes (faits par les membres).)) qui est entièrement comprise dans le premier pilier de l’Islam. En raison de cette ignorance manifeste du Coran et des enseignements prophétiques, les islamologues dépeignent souvent les musulmans orthodoxes comme des adeptes d’une secte obscure fondée au XVIIIe siècle. À l’inverse, les musulmans qui ont occidentalisé ou laïcisé l’Islam et ses pratiques sont, malgré leur adhésion publique à une secte, présentés comme des fidèles musulmans modérés.

Les islamologues semblent ignorer que les textes islamiques interdisent explicitement l’affiliation à une secte quelconque ((Voir, entre autres, le hadith rapporté par Houdheyfa Ibn al-Yamân dans Sahîh al-Bukhâri (no.3606).)). Il n’est pas permis d’innover dans le domaine religieux en instaurant de nouvelles croyances ou actes d’adorations ((Les sectes islamiques sont facilement reconnaissables, car elles possèdent toutes un fondateur qui a instauré des principes innovés contredisant les enseignements du Coran et de la Sounna prophétique. Ainsi, le père fondateur du Chiisme est Abdoullah Ibn Saba, les Khawâridj sont les descendants de Dhoul Khouweysira al-Tamîmi, etc.)). Plutôt, les musulmans se doivent de se soumettre à l’Islam ((L’Islam a été parachevé avec la révélation finale (le Coran) et le Prophète ﷺ a rapporté la religion islamique dans sa totalité. Celui qui innove dans la religion insinue, inconsciemment ou non, que le Messager ﷺ aurait occulté des éléments de la révélation et, par conséquent, aurait trahi le Message.)) en suivant la compréhension religieuse du Prophète ﷺ et ses Compagnons qui furent présents à l’époque de la révélation. L’Islam est d’ailleurs resté préservé par cette compréhension originelle que les savants ont transmise de génération en génération…


Extrait de l’eBook « Malcolm X, Discours aux Cités de la République », à télécharger gratuitement ici


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Chercheur à l'Observatoire des Islamologues de France

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